Cette initiative politique et gouvernementale est en train de se heurter à des difficultés structurelles.

La Centrafrique, le pays qui a adopté le bitcoin comme monnaie légale au mois d'avril, a mis un coup de frein sur ses ambitions en matière de cryptomonnaies.

Début juillet, le pays a lancé le chantier de sa propre cryptomonnaie, le Sango Coin, dans le but de devenir le "premier crypto-hub africain" à "fiscalité nulle". La Centrafrique "est assise sur une montagne de richesses inexploitées", dont l'or, le diamant, les métaux rares, et "Sango Coin sera l'accès direct à nos ressources pour le monde entier" pour attirer les investisseurs et "faire démarrer les moteurs de l'économie", avait déclaré le chef de l'Etat Faustin Archange Touadéra.

Difficultés structurelles

Mais cette initiative politique et gouvernementale est en train de se heurter à quelques difficultés structurelles, et le chantier va prendre au moins quelques mois de retard. Tout d'abord, alors que le Sango Coin devait être négociable sur les grandes plateformes d'échanges de cryptomonnaies avant la fin de cette année, il faudra attendre le premier trimestre de l’année prochaine, tout au mieux.

Déjà, l’hiver crypto a nettement refroidi les ardeurs des investisseurs pour le projet. A l’origine, la République Centrafricaine devait lever un peu plus de 1 milliard de dollars grâce à son Sango Coin. Or, cette initiative n'a au final attiré qu’un million de dollars d’investissements.

Par ailleurs, une partie du projet a été invalidé par la Cour Constitutionnelle du pays, car la capitale de la Centrafrique, Bangui, souhaitait accorder la nationalité centrafricaine a tout investisseur achetant pour 60.000 dollars ou plus de Sango Coin. Ce qui a été refusé par la Cour Constitutionnelle, qui considère que la nationalité centrafricaine ne s’achète pas, qu'elle s’obtient administrativement et ne doit pas être liée à un investissement dans un produit financier. Le projet Sango Coin devra donc attendre quelques mois de plus avant, peut-être, de voir le jour.